LIVE ON WEB
avec le concours de I-médias de l'université de
Poitiers.
Spectacle EN DIRECT, le mardi 24 mai 2011 à 20h30
http://uptv.univ-poitiers.fr/web/
UN DOUX RENIEMENT, de Christophe Pellet
"Un doux reniement" de Christophe Pellet est un laboratoire de création dirigé par Anne Théron,
proposé par le service culturel de l’Université et le TAP, Scène Nationale de Poitiers, d’octobre 2010 à mai 2011. Dans le cadre des Rencontres Internationales de la Création
et de la Recherche, organisées par la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société (Université de Poitiers/CNRS).
Lundi 23 mai 2011
Vendredi, pendant que l'équipe assure le montage, Claire, Annabelle et moi revoyons le texte et la gestuelle avec les interprètes.
Filage à l'arraché en fin de journée.
Comme tout premier filage après plus de trois mois d'arrêt, c'est une épreuve pendant laquelle on se demande ce qui a pu susciter notre enthousiasme à la fin de la session précédente.
Mais dès le lendemain, nous reprenons l'ensemble, mouvement par mouvement. Comme d'habitude, Claire ne loupe rien, la moindre erreur est repérée et corrigée.
Progressivement, nous retrouvons la logique émotionnelle et esthétique de l'ensemble.
Mais, plus encore, une fois que les interprètes ont retrouvé leurs marques, se manifeste une autonomie de la langue qui raconte enfin, où les mots sont autant de cailloux qui ricochent l'un après l'autre et font sens.
Le dimanche matin, je reprends les interprètes, nous revoyons chaque paragraphe, repérons une dernière fois les scansions possibles, les points d'appuis et les suspens à souligner. Travailler le texte relève de l'approche d'une partition, comment marquer l'accent sur certains adjectifs pour que la phrase coule dans l'oreille du spectateur sans qu'il soit égaré dans une syntaxe purement littéraire. Le texte, c'est du son, avant tout.
Le texte peut éclater dans sa furieuse beauté, maintenant que les interprètes l'ont intégré dans leur corps et que ce n'est plus une mémoire mentale mais organique qui parle.
Je m'amuse aussi beaucoup avec la bande-son qui mélange les mix habituels aux postes de radio qui diffusent dans le champ ou hors-champ et contribuent à cette dimension 3 D que nous recherchons depuis le début.
Ce soir, première. Espérons que le tract ne coupe pas les jambes de nos étudiants. Mardi streaming, possibilité de voir le spectacle en direct sur notre site ou celui de l'université. Dans ce cas-là, espérons que la technique ne nous trahira pas au dernier moment.
Mardi 24 mai 2011
Le trou… Ce fameux trou de mémoire que n'importe quel acteur redoute, ce moment d'absence où la parole se tait bruquement, où la mémoire est vide d'un coup, sans le moindre tremplin qui lui permettrait de rebondir. Zone blanche ou noire, mais quoi qu'il en soit, zone létale sans aucun indice pour se repérer.
Et puis soudain la machine se remet en marche, la parole se dévide, fluide, le texte réapparaît.
C'est ce qui est arrivée à Laureen, après 5 mn de spectacle hier soir. C'était d'autant plus étonnant que le début de son texte s'enchaînait harmonieusement. Que faire sinon souffrir pour elle, pétrifiée, le corps à l'image de cette parole envolée, coquille vide, la respiration en apnée… A moins que ce soit la mienne de respiration, coupée, couplée à une accélération cardiaque indiquant la peur. Quand elle reprend, mon propre corps se détend et finalement quelques minutes plus tard, oublie.
Une première un peu engoncée, où tout est dans un à peu près correct mais sans rythme tenu, à cause d'une prudence excessive, celle qui conduit à avancer de repère en repère, en regardant bien où l'on pose les pieds.
Mais l'ensemble fonctionne. Il suffirait de le jouer une dizaine de fois pour qu'une véritable fluidité apparaisse. Nous avons 3 représentations, c'est déjà pas mal.
Christophe est là, ému par la fragilité de ces interprètes qui, dans leur être même, sont un écho de ce qui se joue sur le plateau.
Jean-Daniel Magnin, SG du Rond-Point a fait le déplacement, cela me touche. Amandine également des éditions de l'Arche.
Plus tard, nous dînons tous ensemble. Je regarde la bande de ces très jeunes gens. Pour la plupart, c'est leur première représentation en public. Ils ont un visage un peu héberlué, comme si le temps s'était brusquement accéléré. Pierre me dit qu'il est sur un petit nuage. Tant mieux. Je pense soudain que le trou de mémoire, c'est peut-être aussi une manière de flotter, de s'échapper un instant de ce qui est convenu.
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Christophe Pellet (mardi, 24 mai 2011 21:31)
Très belle captation en direct ce soir, et bonne représentation, la fluidité dont tu parles Anne, est encore plus présente pour cette deuxième. En tout cas, le film est en boite, comme on dit. J'ai été très heureux de cette aventure. Demain, c'est la dernière. Pensées vers vous tous. Et que ce beau souvenir de théâtre et de partage nous accompagne encore longtemps. Le théâtre, c'est la mémoire que l'on a des spectacle, comment elle nous accompagne, nous donne des forces, nous console aussi parfois. Voilà, c'est là. En nous.
compagnieproductionsmerlin (jeudi, 26 mai 2011 19:53)
l'expérience est terminée. A la lecture de la représentation qui vient d’être mise en ligne, je constate que les présupposés et les lignes qui composent le spectacle ont été tenus. Merci à Gery, Claire, Chet, Anne et bien sur à Chris tophe pour ce voyage qui nous a réunis. salut aux amis communs!
borg
lionel (lundi, 30 mai 2011 14:09)
merci à tous pour ces représentations.
je pense aux étudiants qui ont participé à cet atelier et qui j'espère garderont vivaces ces souvenirs de théâtre...grâce à tous ils ont (on a) pu vivre une belle expérience.
lionel
Nicole Serafini (vendredi, 03 février 2017 05:44)
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