LOIN DE CORPUS CHRISTI
Texte : Christophe Pellet
Mise en scène : Anne Théron
Avec les étudiants de la 72ème promotion de l'ENSATT - Lyon
Création à l'Ensatt - Lyon
Répétitions : du 7 janvier au 16 février 2013
Représentations : du 18 février au 1 mars 2013
SIXIEME SEMAINE : du 11 au 16 février 2013
Oui, l’objet s’est posé. Mais cette dernière semaine a été marquée par une fatigue supérieure à celle que je redoutais.
Impression générale de nez dans le guidon, ne plus réussir à voir et surtout à entendre. Pour pouvoir apprécier le son, il faut de longues plages de silence…
Des retours à la table, pour certaines scènes. C’est tellement agréable d’être à nouveau en petit comité, de revenir aux fondations, de découvrir encore de nouveaux liens entre des scènes, des personnages, des moments et des paroles (« la religion, une calamité » dit Agnès dans la première partie, ce que reprend Norma dans la deuxième partie).
Des filages, y compris pour l’école de cinéma qui vient filmer le jeudi. Certains acteurs ont trouvé leur liberté dans le cadre précis de la partition. D’autres cherchent encore, proposent des variations qui amoindrissent leur personnages, mais comment le leur reprocher, nous ne sommes qu’à la sixième semaine de création, pour un objet de plus de deux heures, dans une vraie complexité.
Jeudi donc, captation à six caméras. L’équipe me dit ensuite qu’elle ne sera pas capable de faire un second filage. Je les regarde, ils sont effectivement fatigués. Fatigue signifie risque d’accident. Je n’insiste pas, gérant ma crainte qu’on ne soit pas prêts.
Le vendredi, je dois quitter le plateau pour le théâtre Théo Argence à Saint Priest où nous jouons La Religieuse. Comme la semaine précédente, j’éprouve un léger vertige à glisser d’un objet à l’autre.
Des élèves de l’Ensatt sont venus. Je me réjouis de la présence de Guillaume, qui gère les micros HF. Le lendemain, il me dit qu’il a vraiment compris avec cette Religieuse que mon travail consistait à chercher le sens des mots dans leur son. Oui, le texte comme une partition, je me tue à le répéter.
Bonheur de former de futurs professionnels qu’on espère retrouver, - au gré des affinités artistiques et humaines - sur de futures productions.
Le samedi, j’organise une italienne à la table avec tous les comédiens. Economiser le corps, mâcher les mots, glisser sur une syntaxe littéraire, conscientiser que le plateau est un lieu d’écriture et non d’oralité et que notre travail consiste à faire entendre cette écriture dans la fluidité nécessaire au spectateur pour qu’il crée sa propre logique émotionnelle.
Présence de Pierre-Yves, mon assistant. On ne dira jamais assez à quel point le rôle de l’assistant est essentiel. Interlocuteur, partenaire, soutien, contradicteur, Pierre-Yves est tout à la fois. J’aime son regard sur le travail et sur le monde. Rarement une phrase négative dans sa bouche, il a l’élégance de la bienveillance. Sans pour autant omettre la précision qu’exige l’acte artistique.
Le soir, générale. Niveau à peu près correct, quelques bugs conséquents à une trop grande verdeur de l’objet. Heureuse de voir que le rôle de Julie apporte le comique que j’espérais et que Norma assume le mélodrame dont elle est l’héroïne.
A partir de lundi, nous jouons. Fin de ce blog, les prochains commentaires appartiennent aux spectateurs.
Billet de Anne Théron
Février 2013
ENSATT
Le Blog des créations : L'équipe artistique poste chaque semaine des billets, des photos... pour dire où en est la création, les avancées, les tentatives, les doutes...
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